La pollution par les déchets plastiques est un véritable fléau mondial. Alors que la production mondiale des plastiques est allée croissant (380 millions de tonnes en 2019) [1], en l’absence d’un recyclage efficace des déchets plastiques (emballages, bouteilles, matériaux de construction, etc.), ceux-ci s’accumulent dans des décharges ou sont déversés dans les océans où soit ils flottent en surface, soit ils sont ingérés par des poissons et des oiseaux (lorsqu’il s’agit de microdéchets), et le plus souvent se déposent sur des rivages [2]. Il s’avère aussi que des chercheurs de l’université libre d’Amsterdam ont mis en évidence, récemment, la présence de microplastique dans le sang d’une vingtaine de personnes en bonne santé… On estime ainsi que 13 à 25 millions de tonnes de déchets plastiques, de toute dimension et de toute nature, se retrouvaient chaque année dans l’environnement terrestre, dans les années 2010 (environ une dizaine de millions de tonnes par an dans les océans), et les experts s’attendent à ce que ce tonnage double d’ici 2025 [3]. Ainsi les courants marins accumulent-ils des masses importantes de déchets plastiques dans certaines zones du Pacifique : c’est le cas de l’atoll Henderson dans l’archipel de Pitcairn, dans le Pacifique Sud, dont les plages de sable sont recouvertes d’une vingtaine de tonnes de débris en plastique provenant des pays limitrophes [4].
La pollution par le plastique est donc devenue un problème international dont s’est saisie l’Organisation des Nations unies (ONU) [5]. Au début du mois de mars 2022, à l’occasion d’une session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE) qui s’est tenue à Nairobi, au Kenya, pour commémorer le 50e anniversaire de la création du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), celle-ci a adopté une résolution donnant mandat à l’ONU de préparer un traité international qui aura pour objecti...