CALOT Gérard, CHESNAIS Jean-Claude, CONFESSON Alain, PARANT Alain, SARDON Jean-Paul, « Le Vieillissement démographique dans l’Union européenne à l’horizon 2050. Une étude d’impact », Futuribles International / LIPS / DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et de l’action régionale) / CGP (Commissariat général du Plan), TRP, 6, octobre 1997, 248 p.
Le Vieillissement démographique dans l'Union européenne à l'horizon 2050. Une étude d'impact
Analyse de rapport
Depuis qu’elle a rompu, naguère, avec un mode de renouvellement « naturel », la population européenne vieillit. Mais le phénomène gagne, un processus d’inversion de la pyramide des âges tendant à se dessiner, qui trouve son origine dans le passage brutal d’une période d’une trentaine d’années de forte fécondité à une période, bientôt presque aussi longue, de fécondité du moment inférieure, voire très inférieure, au seuil de remplacement des générations.
Ce processus sera, dans les décennies à venir, d’autant plus rapide que la fécondité se stabilisera à ses niveaux actuels ou déclinera encore et que perdurera la tendance à la baisse de la mortalité (essentiellement concentrée, désormais, au-delà des âges de la reproduction) ; l’immigration nette, qui caractérise aujourd’hui quatorze États européens sur quinze, n’exerçant qu’un très faible effet compensateur.
Conséquence d’évolutions démographiques particulières, le vieillissement pourrait, en retour, profondément altérer l’organisation et le fonctionnement futurs des sociétés.
Appréciant les effets du seul vieillissement démographique sur l’équilibre des systèmes de santé et de retraite – ne quantifiant donc que les changements observés en réponse à la variation exclusive de la structure par sexe et par âge -, les auteurs de l’étude établissent que, sauf à pouvoir augmenter significativement le nombre de leurs actifs occupés, les pays européens seront demain confrontés à une alternative aussi simple que redoutable : augmenter le taux de prélèvement obligatoire au risque de reporter sur les actifs et les entreprises une charge d’autant moins acceptable qu’ils sont de plus en plus exposés à une compétition économique mondiale très vive, ou stabiliser lesdits prélèvements obligatoires de sorte que, en l’absence d’une croissance de leur assiette, leur rendement resterait stationnaire alors même que le nombre d’ayants droit ne cesserait de croître.