Lee Kuan Yew, qui a gouverné Singapour pendant 30 ans, a été un des plus fins observateurs de la Chine dont il a rencontré tous les dirigeants. Au cours d’un long entretien avec l’historien Allison [1], l’ancien Premier ministre de Singapour fait remarquer que la Chine n’est pas un nouvel acteur mais le plus grand acteur de l’Histoire, et que sa renaissance oblige à trouver un nouvel équilibre. Ce défi pour l’Occident est le thème du dernier livre de Claude Meyer [2].
Une première partie décrit les ambitions planétaires de la Chine : s’imposer en Asie, construire un nouvel ordre économique mondial et devenir non seulement la première puissance économique d’ici 2030, mais également une superpuissance culturelle qui rayonnera par son soft power (sa capacité d’influence mondiale). S’il ne fait guère de doute que, d’ici quelques années, le PIB (produit intérieur brut) chinois dépassera le PIB américain, il est peu probable que le yuan se substitue au dollar avant 2030, aussi la Chine n’aura pas tous les attributs d’une grande puissance économique. Grâce à ses prêts à l’Afrique, à l’Asie et à l’Améri...