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La France et ses territoires dans les flux migratoires internationaux

L’évolution démographique des territoires résulte de deux éléments. Le premier est le mouvement naturel qui précise la différence entre les naissances et les décès. En France, il est bien renseigné dans la mesure où les communes tiennent de façon exhaustive des registres d’état civil qui enregistrent ces événements démographiques dans la commune où ils surviennent. Le second est le mouvement migratoire. Comme la France ne dispose pas, au contraire de la majorité des pays européens, de registres communaux de population enregistrant la mobilité résidentielle, la connaissance du mouvement migratoire se réduit pour l’essentiel à un solde migratoire évalué, obtenu par différence entre le mouvement démographique constaté entre deux dates de recensement et le solde naturel. Pourtant, l’évolution de ce solde migratoire est essentielle. En effet, dans un pays comme la France, le régime démographique naturel ne peut, sauf bouleversements structurels majeurs (guerre, épidémies…), subir de changements brutaux imprévus, notamment en raison de la logique de longue durée et de l’inertie propre au processus démographique naturel. D’ailleurs, ce régime démographique de la France, comme celui des autres pays qui se trouvent dans ce qu’on appelle une situation post-transitionnelle, se caractérise par un taux d’accroissement naturel ayant des écarts généralement assez faibles entre le taux de natalité et le taux de mortalité et, surtout, des évolutions annuelles très peu amples. En revanche, le mouvement migratoire peut être ample et plus encore connaître des variations importantes selon les périodes, par exemple lorsqu’un territoire attractif devient répulsif ou l’inverse. En conséquence, dans les territoires français, la dynamique démographique est principalement portée par le mouvement migratoire, soit directement du fait d’arrivées ou de départs migratoires, soit indirectement en raison des effets de ce mouvement migratoire sur le mouvement naturel. Par exemple, les territoires qui accueillent des populations jeunes majorent leur taux de natalité tandis que ceux où viennent habiter des personnes âgées peuvent en enregistrer les conséquences sur leur taux de mortalité. La France dans son ensemble est, depuis le milieu du XIXe siècle, continûment un pays d’immigration avec un solde migratoire constamment positif si l’on excepte les périodes des guerres européennes. Mais les flux migratoires internationaux ne s’exercent nullement de façon semblable selon les territoires français, d’où l’importance d’en établir le bilan et d’en dresser les perspectives. Ceci incite à un plan conforme à la méthode prospective puisque toute démarche prospective part nécessairement d’une situation initiale dont il importe d’avoir une bonne connaissance. C’est en effet à partir d’elle que la prospective pourra dégager les tendances lourdes et penser des ruptures possibles, avec leurs conséquences. Commençons donc par préciser dans quel contexte s’inscrivent les territoires en France au regard des flux migratoires internationaux qui les traversent.
#France #Migration
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