La protection de l’environnement a aujourd’hui acquis droit de cité et, parmi les nuisances qui depuis peu ont fait couler le plus d’encre, figurent assurément celles liée aux déchets. Attention, dit Claude Guillemin, il ne faut pas confondre les ordures naturelles et les déchets produits par une société industrielle marquée par un gaspillage croissant.
Partant de ce constat, deux philosophies s’opposent : l’une largement dominante s’inspirant du principe « plutôt guérir que prévenir » consistant à polluer sans cesse davantage pour dépolluer en aval une industrie florissante de dépollution : « plus tu pollues, plus tu dépollues, plus tu gagnes », celle du profit maximal au détriment de l’environnement.
L’autre, pour laquelle C. Guillemin plaide énergiquement, qui viserait au contraire à combattre la pollution à la source, par une politique d’anti-gaspillage issue d’une mobilisation des consommateurs en faveur d’une sensibilité environnementale digne de ce nom, de consommateurs privilégiant les produits les plus écologiques et acceptant d’assumer certaines tâches aussi élémentaires que le tri direct de leurs ordures ménagères.
L'école des déchets
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 172, jan. 1993
