Explosion de la navette spatiale Challenger ; destruction des lanceurs Titan et Delta, appelés à reprendre du service ; échec d’Ariane : toute une série d’accidents graves qui débouchent sur une remise en cause des programmes spatiaux occidentaux. A court terme, tous les lancements de satellites sont retardés. Ce handicap n’est pas insurmontable, même s’il ne peut que repousser les premiers essais du programme SDI.
André Lebeau montre ici clairement le décalage grandissant entre les besoins immédiats des organismes lanceurs de satellite et les ambitions plus risquées des » conquérants » de l’espace. Les premiers font aujourd’hui les frais des choix des seconds, qui ont misé sur les vols habités et la présence humaine dans l’espace. À plus long terme, ces objectifs se justifient autrement que par la simple logique industrielle et commerciale. Les réflexions qui suivent invitent à tenter de concilier les demandes immédiates des militaires et des industriels avec la volonté humaine de surmonter, dans un avenir lointain, le » complexe d’Icare « . Ce n’est pas » être dans la lune » que de poser aujourd’hui les termes de cette alternative.
L'astronaute et le robot. Horizons proches et lointains de la technique spatiale
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 102, sept. 1986