La science économique se réfère à la fameuse conception ricardienne de la terre, source inépuisable de fertilité naturelle et donnée. Pourtant, de nombreux travaux d’historiens et d’économistes ont montré que cet ordre naturel de fertilité » variait dans le temps en fonction des systèmes de culture, des techniques utilisées et même de la répartition des revenus « . Mais surtout depuis Liebig (1840), tous les travaux agronomiques démontrent que la fertilité est une fonction du système historique de production végétale, i.e, des aménagements fonciers, des cultures précédentes et de la » mise en condition des champs « .
Il est temps pour la science économique d’intégrer ces données et de redéfinir la terre en distinguant le sol effectivement donné, support alternatif de toute activité, et les biens-fonds, patrimoine productif, accumulation d’investissements fonciers à durée de réalisation et d’amortissement plus longue que le temps économique du capital industriel.