En ordre de grandeur, le prix du pétrole avait été multiplié par quatre à la fin de 1973, il sera finalement multiplié par deux en 1979, (un, puis quatre, puis huit). Et la hausse n’est pas finie. La difficulté de base apparaît beaucoup plus nettement qu’il y cinq ans. Les producteurs, du moins une partie d’entre eux, ne peuvent rien obtenir qui soit désirable pour eux en échange de leur brut. Et les consommateurs solidaires, en fait, ne le sont pas dans leur action.
Cette difficulté intervient dans un monde libre en proie à une inflation accélérée. Pour obtenir un répit après la forte poussée de 1979, les responsables monétaires ont porté les taux d’intérêt à un niveau sans précédent. Il en résultera une certaine baisse de l’inflation et une récession. Mais, nul n’envisage qu’il s’agisse d’un assainissement profond. On prévoit qu’après une année 1980 plus sage et plus sombre, le processus inflationniste reprendra. Aucune confiance.
Le danger est manifeste, il n’y a ni aux États-Unis, ni en Europe, une volonté politique suffisante pour restaurer des institutions monétaires, comme s’il fallait une crise très pénible pour apprendre la sagesse aux nations, même les plus civilisées.