État providence et société solidaire
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 47, sept. 1981
Le débat contemporain sur l’Etat-providence est enfermé dans l’alternative étatisation/privatisation. Les arguments économiques et les a priori idéologiques se conjuguent pour aller dans ce sens : accroître la socialisation ou trouver un nouvel équilibre fondé sur une extension de la privatisation. L’avenir n’est envisagé que sous ces deux modes. D’un côté le scénario « social-étatiste », de l’autre le scénario « libéral ». Il n’y a pas de troisième voie, de solution médiane, qui consisterait à prôner le statu quo par exemple, dès lors que le problème est posé dans ces termes. Etant donné le décalage qui existe entre le taux de croissance et le rythme de développement « naturel » des dépenses sociales, le maintien du niveau actuel des prélèvements obligatoires par rapport au PIB implique en effet une réduction de la couverture sociale et donc une privatisation accrue. L’existence de ce phénomène de ciseaux oblige à faire un choix. Le refuser, c’est accepter une augmentation mécanique du niveau des prélèvements obligatoires. Sommes-nous alors condamnés ?