Les pays en développement se sont longtemps plaints de l’exode des cerveaux qu’ils subissaient du fait de l’émigration vers les pays du Nord des jeunes en quête d’une formation supérieure et de leurs élites scientifiques.
Jacques et Anne-Marie Gaillard montrent toutefois que la perception de ce phénomène a évolué dès lors que l’on a pris conscience que les expatriés formaient, au moins potentiellement, des diasporas scientifiques et techniques susceptibles d’être mobilisées au profit de leur pays d’origine. Ils montrent néanmoins que la constitution de telles diasporas oeuvrant dans l’intérêt de leur pays d’origine passe – tout comme le retour de ces émigrés – par un certain nombre de conditions telles que le sort réservé par chaque pays à cette élite.
Certains pays – notamment ceux qui se trouvent en phase de développement rapide – ont su mobiliser à l’étranger, voire inciter au retour, leurs chercheurs. D’autres, au contraire, continuent à souffrir d’une émigration qui résulte de facteurs économiques, politiques, scientifiques… Ce texte montre en définitive le caractère ambivalent d’un phénomène au demeurant polymorphe qui fait l’objet en conséquence d’évaluations très contrastées. Il a, en outre, le mérite de révéler comment, sous certaines conditions, un handicap peut être transformé en opportunité.
Fuite des cerveaux, retours et diasporas
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 228, fév. 1998