Le texte que nous publions ici forme l’introduction et la conclusion du livre de Guy Aznar La Fin des années chômage. La stratégie de l’emploi pluriel qui, au-delà même de son objet principal – vaincre le chômage, décrire une stratégie permettant en cinq ans de proposer à chacun un emploi – constitue un véritable appel contre le fatalisme ambiant en France et en Europe, pour la création d’un futur souhaitable. Tel est le message essentiel – les lecteurs en jugeront – des « bonnes feuilles » que nous avons retenues.
Le livre, pour le reste, n’a rien d’un roman et ne constitue en aucune manière un exercice de style. Notre société est tellement imprégnée du chômage qu’elle n’ose plus, selon Guy Aznar, en imaginer l’issue. Lui adopte un parti inverse et construit un scénario « où les cinq millions de personnes qui n’ont pas de place actuellement dans le jeu social français pourront y entrer ». L’auteur ne prétend pas avoir trouvé une solution unique, magique. Au contraire, il s’insurge contre la propension de chacun à s’enticher d’une idée exclusive et prend appui sur les propositions existantes en Europe, qu’il rassemble pour composer une stratégie d’ensemble en faveur de « l’emploi pluriel ».
L' »emploi pluriel », c’est à la fois le travail salarié ou indépendant, le travail régulier ou nomade… c’est l’addition de multiples formes de travail exercées simultanément ou successivement, en alternance avec d’autres activités, pour des volumes de temps et selon des horaires variables. Ce n’est pas pour autant un modèle de dérégulation sauvage, mais plutôt celui d’un nouveau contrat social .
Pour sortir du no future
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 246, oct. 1999