En France, après plusieurs tentatives plus ou moins réussies, un nouveau dispositif emplois-jeunes a permis de créer plus de 200 000 emplois en 1999 dans les domaines du social, de la culture, des sports et de l’environnement. D’une durée de cinq ans, avec un salaire à temps plein et une aide substantielle à l’employeur, ce contrat a permis de couvrir nombre de besoins non satisfaits. Toutefois, comme le souligne Futurouest dans son analyse, plusieurs défis sont à relever : réduire la faveur accordée aux emplois » tertiaires « , éviter la surqualification des jeunes, augmenter les offres aux titulaires de certificats d’aptitude professionnelle (CAP) et de brevets d’étude professionnelles (BEP), et accroître la participation du secteur privé.
Pour ces » nouveaux services-nouveaux emplois « , trois scénarios d’évolution possible sont mis en évidence par Futurouest :
– une pérennisation des contrats au-delà des cinq années fatidiques au prix de certains sacrifices : risque de surqualification, faible rémunération et réalisation professionnelle décevante ;
– à terme, un étiolement du dispositif : après l’embellie du départ, le rythme de création d’emplois décroît pour finir par se tarir par suite de difficultés de financement et de manque de candidats ; l’effet pervers d’embauche de surdiplômés et l’absence de formation continue entraînant des démissions ;
– enfin, le scénario souhaitable, les emplois-jeunes, en compétition avec d’autres formes d’emplois, induisent la logique du » rêver le futur sert à le construire « , et donnent ainsi naissance à des comportements entrepreneuriaux avec la création de nouveaux emplois-jeunes dans le secteur privé proposant des services aux entreprises et des services de proximité aux populations, comme évoqué à maintes reprises au milieu des années 1990.
Les emplois-jeunes
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 254, juin 2000