La plus vaste communauté religieuse, avec un milliard de fidèles, l’Église catholique multiplie les initiatives pour s’imposer mondialement. Jérôme Montes analyse les principaux ressorts de cette diplomatie vaticane.
Le pape, nous dit-il, y joue un rôle central. Sa perception du monde détermine le comportement de son Église qui doit continuer à rayonner mais aussi, fait plus nouveau, asseoir une autorité politique. Il doit donc être sur tous les fronts et mettre en scène son pontificat.
La diplomatie vaticane s’efforce de relayer ses propos sur l’échiquier international. Radios, journaux, chaînes de télévision, site Internet sont autant d’instruments dont elle dispose pour exercer son influence. À ces outils médiatiques s’ajoute une catéchèse itinérante qui confère aux déplacements pontificaux une dimension politique non négligeable et permet au pape de s’exprimer contre le racisme, les injustices et les conflits.
Outre les canaux diplomatiques traditionnels, le Vatican prend également appui sur de nouveaux réseaux d’acteurs non étatiques, qui ont pour mission de défendre, au nom du pape, les droits humains, et constituent un cadre idoine pour tisser des liens diplomatiques informels en attendant la pleine intégration du Saint-Siège à l’Organisation des Nations unies. Enfin, la poursuite de l’oecuménisme, du dialogue interreligieux, cher à l’Église universelle, devrait demeurer un axe important de cette diplomatie vaticane.
En conclusion, nous dit l’auteur, le prochain souverain pontife devra redéfinir la place du Saint-Siège et, à l’image de Jean-Paul II, être un pape pèlerin, présent mondialement et capable de capter l’attention des médias s’il veut relever les défis de la modernité et la montée du fondamentalisme.
La diplomatie vaticane à l'aube du XXIe siècle
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 284, mars 2003