Jusqu’au XVIe siècle, les humains étaient convaincus que la Terre était plate. Pour Thomas Friedman, journaliste au New York Times, ce mythe serait bel et bien en train de se réaliser. L’aplatissement du monde ne serait néanmoins pas géographique, mais culturel et économique. Sous l’effet d’une mondialisation synonyme d' » américanisation « , les sociétés et les individus s’homogénéiseraient inéluctablement, comme il l’affirme dans son livre The World is Flat.
Jean-Jacques Salomon explique ici que le monde, en ce début de XXIe siècle, est aussi rond qu’il l’était il y a cinq siècles et que son uniformisation reste très superficielle. Il rappelle que le livre de Thomas Friedman ne présente qu’une des innombrables réalités du monde actuel et qu’à côté des moeurs occidentales survivent d’autres cultures et modes de vie traditionnels. Il montre que l’auteur de The World is Flat généralise un peu trop rapidement la diffusion des évolutions scientifiques et technologiques aux autres pans de la vie humaine. Le phénomène d’aplatissement du monde, s’il existe, reste localisé à des zones très précises et reflèterait plus l’ethnocentrisme de T. Friedman que la réalité de la planète tout entière.
FRIEDMAN Thomas L. The World is Flat. The Globalized World in the Twenty-first Century. Londres : Penguin Books, 2006 (nouvelle édition révisée et augmentée de l’ouvrage de 2005).
La Terre n'est pas plate. À propos du livre de Thomas L. Friedman, "The World is Flat"
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 322, sept. 2006