À la demande du ministère français de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, une étude a été réalisée en 2009, par Laurence Roudart, sur les disponibilités actuelles et futures en terres cultivables. D’après les trois bases de données analysées, les superficies de terres utilisables en culture pluviale (sans besoin d’irriguer), et non encore cultivées, sont très étendues à l’échelle du monde, en particulier en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne. En revanche, cette ressource apparaît rare, voire épuisée, au Moyen-Orient et en Asie. Le réchauffement climatique entraînerait probablement un accroissement, modeste, des superficies cultivables du monde, mais une diminution dans les pays en développement, notamment en Asie du Sud et du Sud-Est où cette ressource est déjà rare.
Les superficies cultivables du monde apparaissent très supérieures aux superficies nécessaires pour garantir la sécurité alimentaire de l’humanité. Cette conclusion reste vraie, même en adoptant l’hypothèse d’une croissance relativement faible des rendements, selon un scénario de « révolution doublement verte durable », même en excluant de la mise en culture toutes les forêts et toutes les zones actuellement protégées, et même en tenant compte des effets plausibles du réchauffement climatique. Mais la valorisation durable des ressources en terres cultivables requiert des politiques publiques appropriées de prix agricoles, d’accès à la terre et de recherche-développement orientées vers les besoins et les possibilités des producteurs pauvres.