Mi-juin 2011 auront lieu des élections législatives en Turquie. Didier Billion et Bastien Alex nous en présentent ici le contexte politique, les partis en lice et les principaux enjeux concernés. Ils rappellent ainsi le processus de démocratisation en cours depuis que l’AKP (le parti islamique majoritaire depuis 2002) est au pouvoir, sur fond de polarisation des tensions avec l’armée (traditionnelle garante de la laïcité et des principes kémalistes qui fondent la République turque depuis sa création en 1923). Ils soulignent aussi l’affaiblissement du rôle politique des militaires et le fort enracinement de l’AKP dans la société turque. Et, en dépit des débats importants qui animent la campagne électorale (sur la réforme constitutionnelle ou la question de l’adhésion à l’Union européenne, par exemple), le scrutin de juin devrait – sans surprise – déboucher sur une reconduite de l’AKP à la tête du gouvernement turc.
Reste à savoir – entre autres choses – si, d’une part, compte tenu d’une certaine radicalisation à droite de son discours et de certaines actions qui interrogent quant au respect des droits de l’homme dans le pays, l’AKP poursuivra le processus qu’il a engagé en faveur de la démocratisation du pays, conformément aux demandes européennes, et si, d’autre part, les Turcs maintiendront leur volonté d’intégrer une Union européenne qui met à mal leur patience dans l’antichambre de l’adhésion.