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Certitudes et incertitudes climatiques

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 384, avr. 2012

En décembre 2011, Antonin Pottier analysait en détail, dans Futuribles (n° 380), les ressorts de ce que l’on appelle aujourd’hui le « climato-scepticisme », cette propension de certains individus à contester la réalité du changement climatique sur base d’arguments pseudo-scientifiques. Il soulignait notamment que ce qui alimente le débat sur le changement climatique relève pour l’essentiel de la part d’incertitude inhérente aux conséquences que l’on pourrait anticiper de l’observation des faits, et non pas de la qualification des faits en soi. Selon lui, les climato-sceptiques ont pour objectif principal de faire obstacle aux mesures politiques de lutte contre le changement climatique mais, n’assumant pas cette posture politique, ils en viennent à dénier la réalité scientifique.

Ce mois-ci, Futuribles complète cette analyse socio-psychologique du discours climato-sceptique par une analyse cette fois intégralement scientifique de ce que l’on sait (ou non) des évolutions climatiques de notre planète. Pierre Morel détaille en effet précisément l’état des connaissances dans le domaine climatique et ce que l’on est à même d’anticiper à moyen-long terme. Après un rappel de l’influence des processus météorologiques de l’atmosphère sur le climat, il précise l’ampleur du réchauffement global observé depuis 1850 et son origine principale compte tenu des connaissances actuelles : l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre. Il décrit ensuite les changements des régimes météorologiques (montrant aussi les limites des modèles de simulations climatiques), les modifications des régimes hydrologiques, ainsi que les perspectives d’augmentation du niveau des mers. Il précise également quels sont les mécanismes potentiellement amplificateurs de tous ces phénomènes et les catastrophes climatiques qui pourraient en découler. Il montre enfin quels sont les acquis scientifiques dont on ne peut faire abstraction et dont les conséquences sont désormais inéluctables (fonte des glaces, hausse du niveau des mers…), la seule incertitude portant encore sur l’échéance à laquelle elles se produiront. Et « dans cette perspective, conclut Pierre Morel, la pérennité de notre modèle de civilisation a pour prix une remise en question fondamentale du paradigme actuel de la croissance économique comme de la croissance démographique ».

#Climat #Connaissance #Météorologie #Physique #Science
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