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Actualités prospectives n° 229

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 229, mars 1998

L’économie classique considère que les acteurs effectuent des choix rationnels pour optimiser leurs profits. Au contraire, Herbert Simon affirme depuis longtemps que l’homme n’est pas capable d’une rationalité absolue et que même les décisions prises au sommet des entreprises possèdent toujours une dimension éthique. Or, il est difficile de montrer le rôle de considérations éthiques dans des décisions réelles d’entrepreneurs : ceuxci invoquent souvent des motifs philanthropiques, comme la santé, l’éducation ou le bien-être des gens, parlent d’« entreprise- citoyenne », mais on sent bien qu’à côté d’un peu de sincérité il reste beaucoup d’autojustification, d’autovalorisation, voire d’embrigadement. C’est pourquoi l’étude de l’attitude de Roussel Uclaf et de Hoechst face à la contraception et l’avortement est exceptionnellement instructive : pour une fois, les arguments éthiques avancés par les acteurs sont crédibles car ils prétendent justifier non pas des gains mais le renoncement à des revenus potentiels considérables.
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