Actualités prospectives n° 243
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 243, juin 1999
Le rapport sur la dangerosité des drogues1 présente par le professeur Roques au mois de juin 1998 a bel et bien jeté un pave dans la mare de la lutte contre la toxicomanie en France, éclaboussant la dichotomie officielle entre substances licites et substances illicites et provoquant des remous au sein même de la majorité gouvernementale. En effet, ce rapport établit un classement inédit des substances considérées comme des drogues a partir des données biologiques, neurobiologiques et sociales de la consommation, de l’usage et de l’abus de ces produits. Dans un premier groupe, on trouve les substances jugées les plus dangereuses : l’héroïne, la cocaïne, la buprénorphine, les opiaces et l’alcool. Dans un deuxième groupe, sont placées les substances jugées un peu moins dangereuses : les amphétamines, le tabac. les psychostimulants, les hallucinogènes, les tranquillisants, les benzodiazépines et le MMDA (principe actif de Vecstasy). Enfin. dans un troisième groupe se trouve le cannabis, seul et « en retrait », juge plus inoffensif que le autres substances, les auteurs du rapport précisant toutefois «qu’aucune de ces substances n’est complètement dépourvue de danger ».