En juillet 2015, le Quotidien du peuple en ligne, l’organe du Comité central du parti communiste chinois, consacrait un article à la première usine « sans humain » à Dongguan, dans la province du Guangdong [1]. Propriété du groupe Changying Precision Technology Company, l’usine, qui fabrique des modules de téléphones cellulaires, fonctionne grâce à des robots contrôlés par ordinateur, des camions de transport sans conducteur et des entrepôts automatisés. Soixante manipulateurs [2] sur dix lignes de production sont en activité jour et nuit. Selon les responsables de l’usine, un bras robotisé peut remplacer de six à huit ouvriers et ils ne sont plus que 60 (et bientôt 20), contre 650 avant la robotisation. La main-d’œuvre est réduite au personnel technique qui assure le contrôle « assis derrière les ordinateurs ».
Ce type d’usine devrait rapidement se banaliser dans la zone économique du delta de la rivière des Perles, base manufacturière historique de la Chine. En mars 2015, les autorités de la province du Guangdong annonçaient un programme d’investissement sur trois ans d’un montant de 943 milliards de yuans (près de 137 milliards d’euros) afin de subventionner le remplacement de la main-d’œuvre par des robots industriels dans près de 2000 entreprises [3]. À Dongguan, plus de 60 % des entreprises auraient déjà entamé le processus de robotisation des cha...