À la recherche du travail libre
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 58, sept. 1982
«…La vie de ces femmes et de ces hommes était placée sous le signe de l’harmonie sociale. Chacun travaillait dans le respect des autres et selon une saine compétition. Les excès possibles étaient toutefois tempérés par l’Etat dont le rôle était avant tout de créer un environnement hospitalier favorisant les diverses expressions tout en les orientant vers un consensus minimal social. Tant le travail que le loisir étaient synonymes de liberté et de créativité les plus grandes. Les institutions, les structures et le partage du temps étaient à l’écoute des rythmes vitaux et des besoins simples des hommes. Et tous mettaient la main à la pâte pour conserver cette harmonie en participant de multiples façons, qui dans l’usine, à raison de vingt heures par semaine, pour surveiller et entretenir le travail des robots, qui dans les coopératives de production, travaillant en équipes autonomes et participant à la discussion des grands objectifs à atteindre, qui, à la maison, reliés par des réseaux complexes de communications, imaginant de nouvelles façons de réduire le temps de travail et d’augmenter la productivité, qui, spontanément, ou selon un projet accepté par la communauté, s’occupant de répondre à un problème collectif, ou encore, qui paressant, philosophant ou apportant le plaisir de leur art à la communauté… »