Alors que se précise le risque d’un pic de production de pétrole et que la demande mondiale d’hydrocarbures ne cesse d’augmenter, la pénurie paraît inévitable. Pour l’anticiper, le recours à des ressources énergétiques alternatives devient indispensable.
Or, ce n’est pas la première fois que l’humanité s’alarme ainsi de la disparition de l’une de ses matières premières. Ainsi, dès la fin du XIXe siècle, un futur prix Nobel de physique, sir William Crookes, redoutait l’épuisement prochain d’une ressource irremplaçable : le blé. Anticipant une augmentation rapide de la demande de cette céréale dans le monde et un épuisement du stock d’azote fixé disponible (indispensable à la culture du blé), il prédit une famine sans précédent pour l’humanité.
Son angoisse aura fait long feu, commente ici Bernard Cazes, car, avant même que sa prédiction se réalise, un système de fabrication d’engrais azotés aura été inventé.
CROOKES William. The Wheat Problem. New York : éd. Arno Press, 1976 (rééd., 1899), 274 p.
Alerte rouge : le blé va manquer à partir de 1931. À propos du livre de William Crookes, "The Wheat Problem" (1899)
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 324, nov. 2006