L’eau – enjeu alimentaire, écologique, énergétique majeur en Asie centrale ex-soviétique – est source de toutes les convoitises dans cette région formée par le Kirghizistan, le Tadjikistan (les deux pays amont), le Turkménistan, l’Ouzbékistan et la Kazakhstan (les trois pays aval). Alors que les ressources hydrauliques, de plus en plus aléatoires, apparaissent très insuffisantes pour les besoins des 60 millions d’habitants, les tensions montent entre les pays amont et les pays aval. Au cœur du problème : la gestion des cours d’eau qui traversent la région. « Les pays amont s’affrontent aussi entre eux [à ce sujet], tandis qu’un manque de coordination caractérise l’action des pays aval », précise ici Alain Lamballe, avant d’évoquer le rôle joué par la Chine ou encore l’Afghanistan.
En vue de replacer ces différents conflits dans leur contexte, l’auteur présente de manière détaillée, dans une première partie, la situation géographique et hydraulique de cette région, puis les raisons de l’appauvrissement des ressources en eau. Il décrit ensuite où se situent les intérêts de chaque pays et décrypte les tensions existantes, notant le peu de succès des négociations bilatérales et multinationales passées.
Soulignant ainsi l’action néfaste de l’homme sur l’environnement – à l’époque soviétique, où des cultures très consommatrices en eau (telles que le coton) ont été privilégiées -, Alain Lamballe révèle ici l’urgence de la situation et évoque la possible pénurie d’eau dans cette région. Il préconise, dans ce contexte, une gestion commune et raisonnée des ressources en eau, et l’intervention d’experts internationaux. « La priorité doit être accordée à des négociations multinationales au sein ou non d’organisations régionales. »
Ce texte s’inscrit dans la série d’articles que nous avons publiés dans la revue Futuribles sur les tensions relatives à la maîtrise et à l’usage des ressources hydriques (voir encadré en fin d’article).