La Maif vient de mettre en ligne un simulateur de risques climatiques, pour que chacun puisse estimer les risques d’inondation, de séisme, de tempête, ou encore les risques écologiques autour de sa (future) maison.
Ce dispositif innovant fait partie d’une palette de techniques en plein essor du côté des assureurs afin de limiter les risques liés aux aléas climatiques. En effet, comme le rappelait Marie Ségur dans une note parue en décembre 2021, depuis 1970, selon l’Organisation météorologique mondiale, le nombre de catastrophes naturelles a été multiplié par cinq, soit une moyenne de 10 par jour, avec, souvent, de graves dégâts matériels. Le modèle assurantiel étant prévu pour encaisser des événements extrêmes mais ponctuels, le secteur est touché de plein fouet par l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles et doit repenser son modèle économique.
Preuve que ce sujet est tristement d’actualité, Covéa, groupe d’assurance mutualiste, a publié en janvier 2022 un livre blanc sur la modélisation des risques climatiques futurs en France, en partenariat avec la société RiskWeatherTech. Le rapport rappelle que la charge des sinistres sur le marché français a déjà triplé depuis la fin des années 1980 et cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir. Toujours selon ce rapport, d’ici 2050, les inondations devraient rester le principal facteur de catastrophe environnementale en France. En 2050, les sécheresses devraient elles aussi augmenter très fortement sur l’ensemble du territoire métropolitain (+ 60 % de la charge sinistre). De même, les orages de grêle seront plus fréquents (+ 40 %), y compris dans des secteurs aujourd’hui épargnés (+ 20 %).
Les assureurs cherchent donc à devenir des acteurs majeurs de la prévention, et ce, en particulier dans les zones peu exposées aujourd’hui. Le risque à terme serait un accroissement des inégalités entre les zones les plus à risques, qui pourraient voir leur prime assurantielle considérablement augmenter, et les régions moins exposées.
