Rémi Perelman nous présente, dans cet article, deux scénarios d’évolution possible des relations entre deux géants régionaux en » reconversion » : la Chine et la Russie.
Pendant plus de 20 ans, la Chine maoïste et l’Union soviétique ont entretenu une sorte de guerre froide parallèle, en dépit de leur proximité idéologique, mobilisant leurs troupes sur leurs frontières communes, par crainte d’une invasion. Après l’effondrement de l’Union soviétique, les relations sino-russes se sont normalisées, chacun des deux pays s’efforçant de prendre place sur la scène économique mondiale et de revenir comme acteur » normal » dans les relations internationales.
Si la Chine est rapidement devenue un acteur économique incontournable, la Russie peine, de son côté, à se redresser en ce domaine. Toutes deux demeurent néanmoins des puissances politiques et militaires de taille, dont le rôle dans les enceintes de discussion internationales ne peut être ignoré. Elles comptent, avec l’Union européenne, parmi les seuls contre-pouvoirs opposables à la puissance américaine. Des contre-pouvoirs qui pourraient peser encore plus lourd si leur coopération mutuelle se renforçait.
Rémi Perelman, partant des différentes collaborations qui se sont récemment mises en place entre les deux pays et, plus largement, avec les pays d’Asie centrale, esquisse deux scénarios à l’horizon 2025 : celui de la continuité, chacune des puissances continuant à avancer pour son propre compte, sans heurter l’autre mais sans non plus faire réellement contrepoids à l’Amérique du Nord ; et celui de l’édification d’un pôle d’intégration régionale panasiatique, concrétisant l’avènement d’un système véritablement multipolaire, voire purement bipolaire si l’Europe ne parvenait pas à conserver son rang…
Chine / Russie : deux futurs possibles en 2025
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 296, avr. 2004