Charles du Granrut rend compte, dans cet article, du best-seller publié au printemps 2007 par Nassim Nicholas Taleb, The Black Swan (New York : Random House, 2007). Ce mathématicien spécialiste de l’aléatoire y étudie en effet l’influence d’événements imprévisibles, hautement improbables, susceptibles d’avoir des conséquences de grande ampleur, en particulier dans le domaine financier.
Après avoir présenté l’environnement » Extrémistan » (instable et très difficile à prévoir), dont fait notamment partie la finance, Charles du Granrut souligne deux postulats importants de cet ouvrage : la vanité de la prévision, et la nécessité d’agir avec scepticisme et prudence en matière financière. Il rappelle également, bien que N.N. Taleb ne l’aborde pas, la parenté du concept de black swan avec l’analyse des risques et catastrophes dans les domaines militaire et environnemental.
Enfin, conclut Charles du Granrut, si les thèses de N.N. Taleb suscitent effectivement des questions importantes quant à notre capacité à prévoir, en les poussant à l’extrême elles pourraient conduire à un enlisement : si l’imprévisible est la seule certitude selon l’auteur, il peut être préférable de ne rien faire (principe de précaution maximal).
Comment penser l'imprévisible ? À propos du livre de Nassim Nicholas Taleb, "The Black Swan"
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 336, déc. 2007