» Contrairement à d’autres comités, nous ne sommes pas un groupe d’experts dont le rôle serait de participer à la politique gouvernementale mais nous constituons un laboratoire d’idées indépendant et attentif, au service du développement durable et de la démocratie. Constatant la mise en cause de cette autonomie, de notre liberté de réflexion et d’action, la plupart des membres actifs de la CFDD considèrent aussi qu’ils n’ont pas d’autre choix que de mettre fin à leur mandat. » C’est en ces termes que Jacques Testart, dans une lettre de mai 2003 au Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, explique sa démission de la présidence de la CFDD, ainsi que celle de la majorité de ses membres actifs.
Comment donc cette autonomie, cette liberté de réflexion et d’action furent-elles mises en cause ? C’est ce que relate cet avis accablant, qui nous montre à quel point les débats nécessaires à toute politique de développement durable sont systématiquement escamotés. À sa lecture, on constate qu’il est plus que jamais difficile, en France, de promouvoir des lieux indépendants de débat démocratique sur les questions essentielles qui engagent l’avenir, alors même que » le développement durable n’a de sens que par l’invention de formes nouvelles de démocratie « .
Débat démocratique et développement durable. Avis n° 2003-11 (mai 2003) de la CFDD
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 289, sept. 2003