Pierre Piganiol souligne, dans son propre article (p. 5 de ce numéro), la nécessité d’une réflexion prospective au service de l’élaboration d’une politique nécessairement à long terme de recherche et développement. En réponse à ce besoin et à celui de donner une impulsion nouvelle (laquelle ?) à la politique française de recherche, a été lancée par l’Association nationale de la recherche technique (ANRT) une prospective du » système français de recherche et d’innovation » (SFRI).
Jacques Lesourne, président du comité d’orientation du projet dit » Futuris « , après s’être expliqué sur le concept de système français de recherche et d’innovation, montre combien le dispositif français mis en place au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale est désormais confronté à la nécessité de se réformer, ne fût-ce qu’en raison du contexte radicalement nouveau dans lequel nous nous trouvons et des défis des années à venir.
Passant rapidement sur les modalités d’organisation de ce vaste exercice de prospective auquel a été associé un très grand nombre d’experts, ainsi que sur les méthodes employées (en particulier la méthode des scénarios), il résume ici quels sont les principaux enseignements de cet exercice. Il souligne en particulier la nécessité d’augmenter sensiblement l’effort de recherche et développement de la France (le rôle respectif que doivent jouer dans cet effort les pouvoirs publics et les entreprises) mais aussi la nécessité de réformer en profondeur le mode d’organisation de la recherche afin d’en accroître l’efficacité.
Enfin, et puisque le gouvernement français a annoncé une prochaine loi d’orientation et de programmation de la recherche, il formule, sur la base des travaux de Futuris, un certain nombre de recommandations à l’intention des rédacteurs de ladite loi dont on attend désormais avec quelque impatience de connaître la teneur.
Futuris : prospective du système français de recherche et d'innovation
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 303, déc. 2004