La « great resignation » ou « big quit » que l’on peut traduire par la « grande démission » inquiète les économistes et les médias nord-américains depuis l’automne 2021. C’est notamment la publication des statistiques de l’emploi du mois d’août qui a révélé l’ampleur du phénomène : lors de ce seul mois, 4,3 millions d’employés ont démissionné aux États-Unis, faisant grimper le taux de turnover à 2,9 %, soit un demi-point au-dessus de son niveau prépandémique. Le taux de participation au marché de l’emploi (personnes en emploi ou en recherche d’emploi) est ainsi tombé à 61,6 % en septembre, perdant deux points en 18 mois. La crainte est que ce taux ne retrouve pas son niveau antérieur en raison des effets de palier observés à la suite des précédentes crises ; son niveau était de 66 % avant celle de 2008. Cela fait donc plusieurs années que les États-Unis voient sortir du marché de l’emploi une partie de leur population en âge de travailler, ce phénomène ayant également été alimenté par la crise des opioïdes.
Taux de chômage (en rouge) et de démission (en bleu) aux États-Unis sur les 20 dernières années
Source : BLS (Bureau of Labour Statistics) / Fortune.