Isaac Asimov (1920-1992) est considéré comme l’un des auteurs de science-fiction les plus prolifiques de sa génération. Né en Russie puis exilé avec sa famille à l’âge de trois ans aux États-Unis, il y acquiert la nationalité américaine en 1928. Il commence à écrire ses premiers récits (non publiés) à l’âge de 11 ans, tout en poursuivant des études qui le mèneront à un doctorat en recherche chimique (1948).
Son premier récit (Marooned off Vesta [Au large de Vesta]) est publié dans le magazine Amazing en 1939. Suivront plus d’une centaine d’autres écrits, nourris de la très riche culture scientifique d’Asimov, qui en font l’un des plus grands écrivains d’anticipation du XXe siècle. Son oeuvre la plus connue est sans doute le cycle Fondation. La série des Robots constitue l’autre pierre angulaire de son oeuvre, Asimov y déclinant diverses variations des relations entre l’homme et la machine, et y envisageant la plupart des développements de l’électronique existant aujourd’hui – à l’exception cependant de la miniaturisation des ordinateurs.
La nouvelle que nous reproduisons ici s’inscrit dans cette série. Extraite du recueil Robot Dreams (Le Robot qui rêvait), elle traite de la difficulté que peut avoir l’homme à se reposer sur les décisions d’une machine qu’il a pourtant créée et dont les données qui l’alimentent émanent pourtant de ses semblables. On y trouve notamment, en filigrane, une formule récurrente en prospective, » Garbage In, Garbage Out « , dans ces mots d’Henderson à propos de l’ordinateur central : » Rien qu’une énorme machine. Qui ne vaut pas plus que l’information qu’on lui programme. «
La machine qui gagna la guerre
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 307, avr. 2005