Le numérique, Internet, les technologies de l’information et de la communication (TIC), etc. : autant de notions dont nous sommes aujourd’hui inondés, qui emplissent les journaux et magazines, sont le cœur d’interminables controverses, et dont le moindre soubresaut constitue souvent l’actualité immédiate. Il est vrai qu’il ne s’agit pas seulement de notions, mais bien de réalités qui entrent progressivement dans notre quotidien depuis une dizaine d’années. Or, si l’essor du phénomène est frappant, son appréhension et son traitement – par les médias, les acteurs politiques et économiques – le sont tout autant : par un curieux effet de focale, tel ou tel événement relatif aux TIC, tel ou tel secteur d’activité lié à Internet est successivement placé sous le feu des projecteurs, sans que se dégage vraiment de compréhension globale de la prolifération numérique. Comme si, le nez sur le guidon et par manque de distance à l’égard de l’objet qui nous fascine, nous ne pouvions y déceler que le côté événementiel et/ou décréter in abstracto son caractère résolument révolutionnaire.
La prolifération numérique : ressorts et impacts Repères pour « années chien »
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 266, juil.-août 2001