Lancé suite à une réunion intergouvernementale tenue à Split en 1977, le Plan bleu est une structure associative indépendante assurant, depuis maintenant près de 30 ans, un travail de réflexion sur la région méditerranéenne, en particulier grâce au centre d’études qu’il héberge à Sophia-Antipolis (France). Dans le cadre de son mandat, le Plan bleu a procédé, en 1986-87, à une exploration des futurs possibles de la région en construisant des scénarios reposant sur des jeux cohérents d’hypothèses classiques de croissance économique et démographique (scénarios tendanciels), ou supposant des politiques volontaristes de coopération Nord / Sud et Sud / Sud, et d’intégration de l’environnement et du développement (scénarios alternatifs). Des images possibles ou souhaitables de l’avenir du Bassin méditerranéen ont ainsi été dégagées à l’horizon intermédiaire 2000 ainsi qu’à l’horizon 2025, en particulier concernant les ressources en eau.
Depuis cet exercice, le Plan bleu s’est régulièrement efforcé de mettre à jour ce travail prospectif. Jean Margat, vice-président du Plan bleu, nous présente ainsi, dans cet article, les principales conclusions des dernières mises à jour de cette prospective de l’eau en Méditerranée (portant cette fois sur les horizons 2010 et 2025). Comme il le souligne, bien des incertitudes planent encore sur le devenir des ressources en eau dans la région (notamment en raison du changement climatique, du comportement des Méditerranéens eux-mêmes et des politiques environnementales qui seront mises en oeuvre), mais il est quasiment acquis que les ressources continueront à diminuer et que l’écart Nord / Sud continuera à se creuser en ce domaine.
La prospective de l'eau en Méditerranée revisitée
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 308, mai 2005