Laissons de côté la polémique générale qui oppose, presque par principe, les partisans et les adversaires des 35 heures pour examiner, en pratique, quelles formes peut prendre la réduction du temps de travail (RTT) et quels effets elle peut entraîner.
Les 35 heures hebdomadaires ne constituent pas « un chiffre d’or » soulignent d’abord Stéphanie Savel et Jean-Pierre Gauthier qui montrent que la RTT peut revêtir différentes formes : la réduction dans le cadre de la semaine, la réduction modulée dans l’année, le temps réduit modulé ou encore la réduction pluriannuelle. Et que chacune de ces modalités peut être combinée avec différents modes d’aménagement du temps de sorte que, en définitive, plus que la RTT appliquée de manière mécanique, l’enjeu véritable réside dans le redéploiement – et, selon toute vraisemblance, dans la très forte diversification – des volumes de temps travaillés et des horaires eux-mêmes.
Ainsi présentée – et agrémentée d’exemples concrets – la RTT apparaît comme une opportunité à saisir par les entreprises aussi bien que pour les salariés pour renégocier l’organisation du travail en tenant compte aussi bien des contraintes économiques nouvelles que des aspirations sociales.
Cela semble presque trop beau pour être vrai. Mais les auteurs nous mettent en garde : à chaque entreprise, voire à chaque atelier, de trouver la formule optimale, y compris en termes financiers. Dès lors cependant que tous les partenaires s’accordent sur la nécessité d’innover en tenant compte des spécificités de chaque activité, les coûts et bénéfices de la RTT peuvent être très divers et le jeu à somme positive pour toutes les parties.
H.J.
La réduction du temps de travail en pratique
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 237, déc. 1998