L'Asie de l'Est et du Sud-Est à l'horizon 2020

Si l’avenir de l’Afrique apparaît aujourd’hui des plus sombres, n’oublions pas que, voici quelques décennies, les pays du sud-est asiatique étaient au même niveau de développement que l’Afrique et que les prévisions les concernant étaient empreintes du plus grand pessimisme : on estimait alors que le PIB par tête de Taiwan et de la Corée serait inférieur à celui du Sri Lanka et que l’Asie du sud-est était vouée au sous-développement.
En deux ou trois décennies, le renversement de perspective a été spectaculaire, non seulement au Japon et dans les NPI (Hong-Kong, Taiwan, Corée du Sud et Singapour) mais aussi dans les grands pays tels que la Chine, l’Indonésie, la Thaïlande… J.R. Chaponnière rappelle l’extraordinaire processus de développement engagé dans ces pays qui, plus que tout autre, ont profité d’un environnement international porteur pour relever avec succès les défis auxquels ils ont été confrontés et enregistrer des taux de croissance exceptionnellement élevés.
Certes, souligne l’auteur, ces pays demeurent exposés à de nombreux risques tenant à l’instabilité géopolitique de la région, à l’absence de réelle transition démocratique, voire à une évolution sociale aléatoire, mais les perspectives à l’horizon 2020 demeurent éminemment prometteuses, la croissance démographique et l’urbanisation rapide ne constituant nullement un handicap insurmontable (l’exemple de Singapour montre qu’urbanisation ne rime pas nécessairement avec pollution).
L’essor prodigieux que devrait connaître, sauf rupture majeure tenant notamment aux antagonismes régionaux, le sud-est asiatique se développera-t-il sans le leadership japonais ? Sans doute pas, estime J.R. Chaponnière, qui croit davantage à la construction d’un vaste ensemble multipolaire au sein duquel co-existeront plusieurs centres importants (la Chine et le Japon mais aussi la Corée réunifiée et l’Indonésie) et qui sera largement ouvert sur le reste du monde, talon d’Achille dans un monde formé de puissants blocs régionaux (NAFTA et CE) ou atout supplémentaire ?