Futuribles publie régulièrement, dans ses colonnes, des articles traitant des relations science / société et a déjà fait place, à plusieurs reprises, aux questions bioéthiques. Cette fois, nous publions un article sur les expériences scientifiques menées sur les » chimères » (animaux dans lesquels ont été introduits des éléments vivants émanant d’une autre espèce, par exemple l’espèce humaine), notamment dans le cadre de la recherche sur les cellules souches.
Il s’agit là d’une enquête menée par Jamie Shreeve, auteur et journaliste scientifique très impliqué dans les débats bioéthiques aux États-Unis, dont le dernier ouvrage, relatant la » guerre du génome « , a fait grand bruit au moment de sa sortie en 2004. Il y présentait, au terme d’une enquête dans les coulisses de Celera Genomics, l’entreprise fondée par Craig Venter pour séquencer tout le génome humain, les principaux enjeux économiques, scientifiques et sociaux liés à la recherche génétique. Il y montrait aussi les risques qu’il y avait à laisser tomber dans le domaine privé les résultats de telles recherches, ainsi que l’ego parfois démesuré des acteurs impliqués.
Dans cet article, il souligne le malaise soulevé par les expériences consistant à introduire des éléments humains dans des animaux à un stade très précoce de leur développement. Présentant l’intérêt de telles manipulations pour la recherche médicale, il montre aussi combien elles sont ambivalentes et touchent au tabou des frontières inter-espèces. Enfin, il présente le point de vue des principaux spécialistes américains de bioéthique qui se sont penchés sur la question, s’efforçant de déterminer les limites de l’acceptable.
L'avenir des chimères. L'autre débat sur les cellules souches
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 312, oct. 2005