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L'avenir des espaces ruraux

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 167, juil.-août 1992

En 1967, Futuribles publiait un ouvrage d’Henri Mendras intitulé La fin des paysans, décrivant avec une remarquable clairvoyance l’avenir des campagnes françaises. Si cet ouvrage a fait l’objet de nombreuses rééditions et demeure d’une extraordinaire actualité, on ne parle plus guère ni des paysans ni de la campagne française mais plutôt de l’avenir des espaces ruraux où vivent aujourd’hui une quanzaine de millions de personnes composés de moins en moins de paysans.
Ce territoire rural est au demeurant très diversifié souligne B. Kayser qui distingue trois grandes catégories d’espaces :
– les espaces en voie de dépeuplement et d’abandon en proie à un processus de déclin que l’auteur semble considérer comme presque irrémédiable ;
– l’espace péri-urbain auquel on doit essentiellement la croissance de la population rurale mais au sein duquel l’agriculture ne cesse de régresser et l’urbanisation de gagner du terrain ;
– les  » campagnes vivantes  » qui sont au coeur du débat sur les problèmes agricoles et les nouvelles formes de développement.
Observant un essor de la population rurale, essentiellement dû à celui des espaces péri-urbains, l’auteur souligne que la population agricole elle n’a cessé de baisser pour passer en deçà de 2 millions de personnes, des agriculteurs dont la situation est éminemment diverse mais qui, globalement, ont vu leurs revenus régresser, leur patrimoine perdre de sa valeur et leurs perspectives de développement être de plus en plus menacés.
L’auteur analyse les faiblesses et difficultés de cette population agricole non sans souligner les contrastes entre exploitations et leurs perspectives toutes différentes d’évolution possible. Mais surtout il montre combien se sont développées les activités non-agricoles en zones rurales, l’attrait que présente la campagne pour un nombre croissant de Français, ses atouts et handicaps particuliers, les articulations pouvant exister entre le rural et l’urbain.
Encore reste-t-il, souligne B. Kayser, à adopter une politique volontariste d’aménagement du territoire qui permette de susciter une véritable dynamique de développement local qui ne soit point exclusivement fondé sur du résidentiel mais aussi sur le développement d’activités exigeant l’existence d’équipements et de services propices à leur développement.

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