Le titre de cet essai est paradoxal : le populisme est habituellement conçu – à juste titre selon moi – comme un problème pour la démocratie alors qu’ici, il semble au moins envisagé comme une possible solution aux problèmes que connaissent aujourd’hui les démocraties occidentales. L’ouvrage est bref (176 p.) et s’intéresse en fait moins aux solutions pour un devenir plus démocratique qu’à l’analyse des problèmes que l’auteur interprète de manière incisive et pessimiste. Ainsi, nous serions « de moins en moins décisionnaires du cours de nos vies » (p. 10), alors que tout le mouvement d’individualisation démontre le contraire. Il y aurait un désintérêt pour tout ce qui est collectif, une « crise du nous », alors que l’individualisme est au contraire en lent retrait et que les valeurs de solidarité se renforcent plutôt, comme le montrent les données des enquêtes sur les valeurs des Européens. Elle parle aussi d’une « crise du commun », liée à la perte de sentiments d’identité collective et de lieux d’intégration sociale, sans voir que si certains tendent à disparaître, d’autres émergent, avec par exemple la multiplication, depuis quelques décennies, des clubs sportifs, des groupes de musique, des associations… Il y aurait un désengagement citoyen a...