Les exercices de prospective dans le domaine de l’énergie et de la lutte contre le changement climatique se sont multipliés ces dernières années, comme on a pu le voir au fil des articles consacrés à ces questions dans Futuribles en 2011 (dans ce numéro spécial comme dans celui d’avril). Il est vrai que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en France notamment, sont assez ambitieux, la loi française d’orientation sur l’énergie de 2005 visant une division par quatre des rejets de gaz carbonique.
Parmi ces scénarios, le scénario Négatep, élaboré par Claude Acket et Pierre Bacher dans le cadre de l’association Sauvons le climat, propose d’atteindre cet objectif (dit « facteur 4 ») en France à l’horizon 2050, en divisant par quatre le recours aux énergies fossiles, qu’il s’agit de remplacer le plus possible par de l’électricité produite à partir de sources non émettrices de gaz carbonique – essentiellement le nucléaire et les énergies renouvelables. Ses auteurs en présentent ici les ambitions chiffrées, comparées au scénario de référence, et la route à suivre pour y parvenir, en particulier dans le résidentiel et le tertiaire, les transports et l’industrie (via la maîtrise des besoins et le recours aux sources alternatives).
Ils terminent par une comparaison du scénario Négatep avec deux autres scénarios plus récents visant aussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en Europe d’une part, et en Allemagne de l’autre. Une comparaison qui les conforte dans leur choix de miser sur l’électricité comme substitut au pétrole, et qui les interpelle quant aux conséquences (redoutables selon eux) que pourrait avoir le remplacement du nucléaire et du charbon en Europe par des énergies renouvelables intermittentes, en termes de coûts mais aussi de réseau électrique.