S’appuyant sur des enquêtes de délinquance autodéclarée, Sebastian Roché confirme la thèse dite du » noyau dur » (qu’il préfère qualifier de » suractif « ). » Environ 5 % de la jeunesse, écrit-il, exécutent 50 % à 80 % des infractions suivant qu’elles sont graves ou non. Environ 5 % des jeunes ayant une activité délinquante (surpris par la police ou non) réalisent entre 30 % et 60 % du nombre total des faits délinquants. «
L’auteur s’attache ensuite à dresser le portrait de ces jeunes particulièrement délinquants. Ils sont plutôt masculins, d’origine française aussi bien qu’étrangère, et appartiennent aussi bien au milieu des cadres et assimilés qu’à celui des ouvriers et employés. Ils agissent en bandes avec des amis, des frères ou des soeurs ; leur délinquance s’accroît de 13 à 17 ans puis diminue ensuite…
Cherchant en troisième lieu à expliquer les comportements des jeunes délinquants, Sebastian Roché rend compte des bénéfices qu’ils tirent de leurs actes et aussi de la tyrannie qu’ils exercent pour marquer leur territoire, pas seulement dans les banlieues.
Puis l’auteur, après avoir examiné la manière dont les jeunes délinquants peuvent s’en sortir, expose son point de vue sur les politiques susceptibles de faire baisser la délinquance. La conclusion sur ce point est claire : » il faudrait des peines réparatrices, en nombre, en lieu et place du sermon, qui interviennent sans délai après l’infraction « . À cette fin, une réforme s’impose, notamment de la police de proximité, qui a peu de chances d’intervenir avant les élections présidentielles. Et après ?
Les noyaux délinquants
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 274, avril 2002