La prise de conscience croissante de l’épuisement de nos ressources et des conséquences, en particulier sur le climat, de nos modes de consommation et de production, a contribué à rappeler à l’humanité que notre monde est fini et qu’à trop puiser dans notre écosystème, on risquait d’atteindre un point de non-retour. Infléchir les modes de production et de consommation de tous, dans tous les pays, à l’horizon de la fin du siècle, est sans aucun doute un objectif trop ambitieux, mais il vaut la peine qu’on l’affiche et que l’on tente de se donner les moyens d’y parvenir. La bioéconomie ou économie du « carbone vert » fait partie de ces moyens, comme le montre Claude Roy dans cet article. Elle consiste à valoriser les fruits de la photosynthèse végétale non seulement en aliments, mais aussi en matériaux, bases chimiques, fertilisants, énergie…
Claude Roy nous présente les principales caractéristiques de la bioéconomie, en particulier en France, les filières économiques qu’elle recouvre et leur potentiel, notamment en termes d’emploi ; il montre surtout comment elle pourrait contribuer à faire face aux défis majeurs de ce monde dont on redécouvre aujourd’hui la finitude. Sobriété, économie du renouvelable et séquestration du carbone : voici trois « issues de secours » possibles, au cœur de la bioéconomie, pour peu que l’homme ait à cœur de valoriser ses cultures agricoles et ses forêts.