Les réflexions sur l’avenir, certes profondément renouvelées depuis 1945, constituent une pratique fort ancienne que Bernard Cazes a longuement étudiée dans un remarquable ouvrage » Histoire des futurs : les figures de l’avenir de Saint Augustin au XXIe siècle « .
Analysant au travers de la littérature les différents types d’approches vis-à-vis du futur, B. Cazes montre qu’en définitive les auteurs font tous appel à un nombre relativement limité de formes de changement que l’on peut répartir en deux grandes catégories : un noyau central composé de quatre variations sur les thèmes de la civilisation et du progrès, et une triade périphérique regroupant des changements sinon absurdes, du moins dépourvus de finalité explicite.
L’auteur explique ensuite que trois grands changements sont, à son avis, intervenus à partir de 1945 dans la manière d’explorer l’avenir : le recentrage sur les décisions, l’institutionnalisation des » récepteurs » d’image du futur et la professionnalisation concomitante des » émetteurs « .
En substance, souligne-t-il, » l’intérêt manifesté de plus en plus à l’égard de l’avenir à moyen ou long terme tient moins désormais au désir d’en percer le mystère qu’à l’espoir de le rendre plus conforme à nos préférences « , bref à en faire une discipline au service de la décision et de l’action.
Les réflexions prospectives. Un essai de typologie
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 157, sept. 1991