Le système français d’indemnisation du chômage, selon Chantal Euzéby, est inadapté et doit être réformé.
Instauré à une époque de plein emploi, il a certes fait l’objet de deux réformes (en 1984 et 1992) : la première introduisant une distinction entre le régime assurantiel (celui des Assedic) et celui relevant de la solidarité nationale (allocation spécifique de solidarité, allocation d’insertion…) ; la seconde destinée à juguler la croissance des dépenses d’indemnisation. Mais le système n’en demeure pas moins injuste (plus de la moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés) et inadapté, trop peu incitatif à l’égard du retour à l’emploi, particulièrement dans le contexte des mutations actuelles du travail marqué par l’essor d’emplois précaires, instables, à temps partiel…
Il faut donc, souligne l’auteur, réformer le système français d’indemnisation du chômage afin de le rendre plus équitable, de l’adapter à la mobilité qui s’impose aujourd’hui entre les emplois, le non-emploi et les activités non rémunérées à but social, et le rendre plus incitatif au travail. Cela exigerait également de revoir le découpage entre régime d’assurance et régime de solidarité, notamment afin d’assurer une meilleure couverture des risques, en particulier des populations les plus vulnérables, et le » ré-emploi » des personnes disqualifiées.
L'indemnisation du chômage : un système à réformer ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 253, mai 2000