Une politique nouvelle, qu’elle soit engendrée sous la pression des circonstances (la crise de l’énergie et ses conséquences) ou qu’elle corresponde à de grands desseins (une autre croissance), reste prisonnière des schémas de pensée traditionnels et se heurte aux contraintes du présent, qu’il s’agisse de la force des intérêts acquis, de la viscosité de l’appareil productif ou des habitudes de consommation.
Pour en prévoir la portée, il importe dès lors d’en déceler les goulots d’étranglement et les infléchissements prévisibles.
La politique du recyclage et la politique d’accroissement de la durée de vie des produits, qui concourent pour partie aux mêmes objectifs, devront être conciliées avec d’autres objectifs que se sont assignés les pouvoirs publics et respecter diverses contraintes économiques générales.
Au-delà de leur caractère de complémentarité vis-à-vis des objectifs visés, est en outre posé le problème de leur degré de compatibilité sur un plan technico-économique.
Ces axes de politique ne représentent enfin que deux étapes dans le processus complexe de contrôle du cycle de vie des produits, qui impliquerait en particulier une maîtrise de l’obsolescence. Une analyse en termes sociodynamiques est ainsi apte à mettre en lumière des risques inhérents au caractère partiel du contrôle ou contradictoire de ses modes.
Au terme de l’examen de leurs interactions, ces deux axes pourront en définitive apparaître comme correspondant à deux voies d’évolution antinomiques.
Lutte contre le gaspillage : politique du recyclage ou politique d'accroissement de la durée de vie des produits ?
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 9, jan.-fev. 1977