Dans notre revue, la rubrique Futurs d’antan a vocation à pointer des écrits passés ayant fait preuve de clairvoyance (ou au contraire s’étant fourvoyés) quant à l’anticipation de l’avenir. L’article de Quentin Scavardo est d’une nature un peu différente. Revisitant la manière selon laquelle l’avenir, et notamment l’an 2000, avait été anticipé au cours des quatre décennies précédant cette date emblématique, il souligne combien la conjoncture d’alors a exercé une influence importante sur les anticipations du futur, ces anticipations se révélant sujettes à des biais directement induits par les événements qui ont marqué cette période.
Cet article est tiré du mémoire de l’auteur Une histoire au futur antérieur : les peurs de l’an 2000 au XXe siècle, élaboré sur la base de travaux de prospective, de sondages, et d’analyse des médias, qui révèle la diversité des points de vue au travers de récits utopiques, dystopiques et eschatologiques, ces derniers témoignant davantage de craintes que d’espoirs. Une leçon s’en dégage quant à la nécessité pour les prospectivistes de prendre de la hauteur vis-à-vis des problèmes contemporains lorsqu’ils travaillent sur le temps long et donc, dans la période actuelle marquée par tant d’incertitudes et d’angoisses, de considérer que le pire n’est pas certain…