La crise financière de l’automne 2008 n’a pas fini de faire couler de l’encre. Il est encore difficile d’en apprécier l’étendue des dégâts et, si l’on se risque à quelques perspectives de moyen ou long terme dans Futuribles, c’est avec la plus grande prudence. Il semble en effet être devenu quasiment impossible de déterminer la manière dont les choses vont évoluer dans la sphère financière, les acteurs ayant perdu toute confiance mutuelle et les pouvoirs publics peinant, malgré des interventions d’ampleur inégalée, à la leur faire recouvrer.
Même du côté des causes profondes de cette crise, les analystes restent prudents puisque les acteurs du monde de la finance eux-mêmes ont encore du mal à comprendre comment leur machine a pu s’emballer à ce point. La modélisation mathématique, qui constitue un élément essentiel du fonctionnement des marchés boursiers mondiaux, a-t-elle une responsabilité dans ce marasme et dans quelle mesure ? Pierre Papon s’interroge ici sur son rôle non négligeable, montrant en substance que les outils mathématiques ont sans aucun doute une grande utilité dans le domaine financier, mais qu’il importe de les remettre régulièrement à l’épreuve de la théorie comme de la pratique.
Produits dérivés et dérive des mathématiques
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 347, déc. 2008