L’essai de Joëlle Zask pourrait sembler s’inscrire opportunément dans l’actualité. En Californie, en Australie, en Grèce, en Amazonie, etc., les forêts brûlent en occasionnant des drames et des dégâts qui défient la mesure. Pourtant, son analyse des mégafeux se distingue plus encore par son intérêt prospectif : en explicitant un phénomène émergent du monde urbain anthropocène, la philosophe alerte sur les nouveaux enjeux qui engagent le futur des établissements humains.
Qu’est-ce qu’un mégafeu ? C’est un incendie qui se distingue radicalement de ceux que l’homme a connus et réussi à contenir jusqu’à présent. Son origine comme son espace de propagation sont souvent anthropiques parce que le départ de feu est d’origine humaine, que la forêt concernée relève de l’industrie forestière ou que l’espace est habité. Sa vitesse de propagation et son intensité sont plus importantes que celles des feux de forêt ordinai...