Sur proposition de Gilles de Robien, une loi a été votée en France en juin 1996, permettant désormais aux entreprises de conclure des accords en vue d’une réduction du temps de travail – afin de créer de nouveaux emplois (stratégie offensive) ou d’éviter des licenciements (stratégie défensive) – sans amputer proportionnellement les rémunérations grâce à la compensation, en grande partie, assurée par l’État.
Cette loi a d’emblée donné un nouvel élan aux négociations sur le temps de travail qui n’avançaient guère. De nombreuses entreprises ont saisi cette opportunité pour réduire la durée du travail de leur personnel, tout en procédant à une réorganisation interne favorable aux gains de productivité. Ces gains de productivité et la réduction des dépenses passives d’indemnisation du chômage grâce à la réduction escomptée de celui-ci, doivent permettre d’assurer la compensation de sorte que, en définitive, tous les partenaires seraient gagnants…
Telle est du moins la thèse que défend Guy Aznar, thèse qui toutefois demeure, comme le rapporte l’auteur, vigoureusement critiquée par certains qui, notamment, s’inquiètent du coût excessif de cette mesure dont les effets sur la création d’emploi et la résorption du chômage demeurent incertains et qui donc péserait lourdement sur la collectivité nationale (voir l’article de Gilbert Cette en page 29, Futuribles, n°217).
Réduction du temps de travail : la loi Robien
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 217, fév. 1997