Réflexions sur une restructuration de l'appareil productif français
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 3, juil.-août 1975
La nécessité d’une restructuration de l’appareil productif français ne fait plus de doute pour personne. Toutes les analyses consacrées aux pays occidentaux, qu’elles émanent d’économistes, de journalistes, ou simplement de l’homme de la rue, consacrent le terme de « crise » qui était presque universellement réfuté il y a seulement quelques mois. Si l’opinion générale a rapidement évolué pour s’ancrer dans un pessimisme mitigé, est-ce seulement en raison de la diffusion des informations pertinentes et de la concrétisation des prophéties menaçantes de quelques Cassandre ? Ou la cause réside-t-elle dans une dégradation continue de la situation socio-politique et économique qui laisserait le récent éveil des consciences encore en retard sur les perspectives d’avenir? Et, dans cette hypothèse, le manque de dynamisme de certains responsables s’explique-t-il par la conviction que le système restera fondamentalement capable de s’auto-réguler et de surmonter tant bien que mal les passages difficiles au moyen de quelques réformes? Ou traduit-il surtout un voeu pieu et la volonté de se persuader que tout finira par s’arranger pour le mieux, faute de pouvoir imaginer comment orienter un futur très mal perçu ?