« Webcentrisme » et « solutionnisme » sont les deux mots-clefs de Pour tout résoudre, cliquez ici d’Evgeny Morozov, publié en 2014 en France. L’auteur est chercheur et essayiste, il a publié en 2011 The Net Delusion [1] et collabore régulièrement avec plusieurs grands journaux anglo-saxons, du New York Times à The Economist, en passant par The Guardian.
Les deux néologismes « webcentrisme » et « solutionnisme » caractérisent les principaux travers dont font preuve nombre de théoriciens du Net. Le webcentrisme consiste à voir tous les problèmes, qu’ils soient sociaux, politiques, géographiques, culturels ou sanitaires, comme pouvant être résolus par « l’Internet ». Son corollaire, le « solutionnisme », voit le monde comme globalement défaillant. Tout aurait donc vocation à être rationnalisé et résolu par les technologies numériques. Familièrement, c’est un « jeu de marteaux très puissant, et des tas de gens – la plupart de la Silicon Valley – ont hâte de vous voir crier « clou ! » quoi que vous regardiez ».
Or, selon Evgeny Morozov, il n’existe pas de grande logique ou dessein de l’Internet, « l’Internet » ne nous dit rien en soi. Les coups de pouce, la ludification...