Une vaste partie du territoire français se dépeuple. Y entretenir néanmoins des routes, y maintenir des écoles, des bureaux de poste et autres services est alors ruineux. Mais y renoncer revient à condamner ces espaces à la désertification. Comment donc rompre ce cercle vicieux ?
Durant les années 60, grâce à une politique d’aménagement du territoire volontariste, les pouvoirs publics ont assuré le maintien des services publics. Mais, ensuite, l’impératif de rentabilité a conduit à leur suppression, celle-ci ne pouvant qu’accélerer le processus de déclin de ces espaces fragiles.
Ne contestant pas l’existence de strictes contraintes budgétaires, mais soulignant la nécessité de fournir aux populations rurales les services publics qui leur sont nécessaires, l’auteur tente de concilier ces deux exigences.
D’abord, il s’agit de définir l’espace géographique pertinent (le périmètre de vie) au niveau duquel pourraient être regroupés ces services publics, ensuite d’examiner les besoins principaux qu’il convient de satisfaire, enfin d’assurer une adéquation optimale entre l’offre et la demande. Ces mesures, inspirées du bon sens, auront-elles raison de la résistance des élus locaux peu enclins à une démarche inter-communale et de ceux, au niveau national, qui semblent aujourd’hui plus préoccupés de l’encombrement des grandes métropoles que de la désertification du monde rural.
Les services publics dans l'espace rural. D'une logique de maintien à une logique de développement
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 179, sept. 1993